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Voyage dans une usine à clics au Bangladesh

Des employés qui travaillent de nuit, dans des conditions misérables, derrière des barreaux, et qui sont payés 120 dollars PAR AN (oui vous avez bien lu), c’est la réalité des usines à clics (situées dans le cas présent à Dacca, au Bangladesh) et décrites dans un documentaire diffusé au début du mois d’août par la chaîne britannique Channel 4.

 

FacebookCes usines à clics (ou «click farms» en anglais) ce sont ces «entreprises» qui à l’autre bout du monde proposent à des clients occidentaux (mais pas que), de booster à vil prix leur popularité en ligne, en leur créant qui de faux comptes Twitter, qui de faux fans pour leur page Facebook.

La raison? Essentiellement la stupidité des consommateurs qui pour un bon tiers d’entre eux ne se fient qu’au nombre de «likes» («J’aime») et ou followers («abonnés sur twitter») pour jauger de la notoriété d’une marque, indique le quotidien britannique The Guardian.

Pour l’anecdote, les réalisateurs du documentaire ont créé une vraie-fausse page Facebook à la gloire de la courgette. Et cette page s’est rapidement retrouvée célébrée par des centaines de faux fans Facebook. Typiquement le type de «découverte» qui fait mauvais genre à un moment où le réseau social, qui a récemment vu ses revenus publicitaires exploser sur le mobile, se démène pour convaincre les annonceurs que ses publicités ciblées sont bien plus efficaces que celles de Google.

Une grande marque de boisson gazeuse

Qui sont les clients finaux? Difficile à dire car ils ne communiquent bien entendu pas vraiment sur la question…The Guardian évoque ainsi le buzz orchestré autour de la publicité d’une grande marque de boisson gazeuse. Ou de manière plus anecdotique le cas de ce dessin animé britannique «Sir Billi», dont l’un des principaux attraits n’est autre que le plaisir d’y retrouver la voix de Sean Connery.

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«Sir Billi» donc, qui pour l’instant n’est sorti que dans un seul pays la Corée du Sud. Mais dont la page Facebook totalise déjà plus de 65 000 likes (essentiellement en provenance du Bangladesh mais aussi d’Egypte…).

En pratique, l’un des responsables de ces usines à clics, rencontré pour les besoins du documentaire de Channel 4 et qui n’hésite pas à s’auto-proclamer «roi de Facebook», demande 15 dollars pour 1000 likes. A l’autre bout de la chaine, et à quelques mètres de son bureau, les employés ne toucheront eux qu’à peine 1 dollar pour générer ce millier de likes. L’injuste prix d’une notoriété fictive.

Répondant au Guardian Facebook indique pour sa part «qu’un like (j’aime) qui provient de quelqu’un qui n’a pas de réel intérêt pour une marque ne profite à personne». (…) «Si quelqu’un vous propose de booster ainsi la notoriété de votre page Facebook, notre conseil c’est de partir en courant», explique le réseau social. «Non seulement parce que c’est contraire à nos conditions d’utilisation, mais parce qu’il y a de bonnes chances que ces likes soient supprimés par nos robots. Dès que nous repérons une société ou un prestataire qui fabriquent de faux-likes, ou créé des conversations à partir de faux profils, nous les bloquons», poursuit Facebook.

Si c’est Facebook qui le dit…

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