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“Juive”, “très con”, “fort accent africain”… quand Boulanger fiche ses clients, ça la fiche mal!

A l’occasion d’un contrôle effectué en février 2015 au magasin d’Annemasse de l’enseigne d’électroménager et de multimédia Boulanger, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a recensé… 5828 commentaires excessifs, déplacés ou injurieux sur la clientèle de l’établissement. Mise en demeure, l’entreprise a trois mois pour changer ses pratiques, sous peine de sanctions.

 

“Suite aux dysfonctionnements identifiés par @CNIL Boulanger présente ses sincères excuses et prend toutes les mesures pour y remédier.” Sur Twitter, l’embarras des responsables de la communication du groupe d’électroménager, de multimédia, et chantre de la « happy-technologie » (sic) Boulanger (130 magasins en France, 8000 collaborateurs) est patent.

Et on le serait à moins, car les “dysfonctionnements” auxquels fait allusion Boulanger sont en réalité des commentaires (5828 au total sur un seul magasin) qui flirtent parfois avec le racisme, insultants ou déplacés, relevés par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), à l’occasion d’un contrôle effectué (suite à un dépôt de plainte) en février 2015 sur le site d’Annemasse.

Un tombereau de mentions injurieuses et stygmatisantes

« Client chiant », « très con », « n’a pas de cerveau », « grosse connasse qui se croit tout permis », « casse couille », « folle », « fort accent africain », « juive », « problème cardiaque », « alcoolique », « me passe son mari atteint de Parkinson »

Des commentaires, rédigés par les vendeurs de l’enseigne, qui sont autant de manquements à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978. Et plus particulièrement “un manquement à l’obligation de veiller à l’adéquation, à la pertinence et au caractère non excessif des données”, relève la CNIL.

Car « si le recours à l’utilisation de zones de commentaires libres n’est pas interdit dans la mesure où il permet un suivi des dossiers de clients, les informations renseignées doivent être objectives et en relation avec la prestation commerciale. Elles ne doivent pas porter atteinte à l’image de la personne », indique l’autorité administrative indépendante.

"Le gros ripoux (sic) et sa bonniche"

La Commission nationale de l’Informatique et des libertés a donc décidé de mettre en demeure le groupe Boulanger. L’entreprise dispose d’un délai de trois mois (sous peine de sanction) pour « prendre les mesures nécessaires », c’est-à-dire l’intégration d’une solution de filtrage permettant d’identifier automatiquement les commentaires déplacés.

Problème, ce n’est pas la première fois que Boulanger est confronté à ce type de mauvaises pratiques. Le 19 janvier 2011 un couple de Cestas qui avait acheté une machine à pain au magasin Boulanger du centre commercial des Rives-d’Arcins avait eu la désagréable surprise de constater sur la facture qui leur avait été remise, en dessous de leur nom et de leur adresse, la mention suivante « Le gros ripoux (sic) et sa bonniche ». Le mari étant retraité de la Police nationale et son épouse, femme au foyer.

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