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Droit à la déconnexion, droit de pétition et devoir d’information

Samedi 9 avril 2016, la militante féministe Caroline De Haas, qui n’est semble-t-il pas à une contradiction près, était l’invitée (politique) de l’émission, « On n’est pas couché », présentée sur France 2 par Laurent Ruquier.

 

La militante, qui est aussi chef d’entreprise, a profité de cette tribune pour dire, une nouvelle fois, tout le mal qu’elle pensait du projet de loi de réforme du code du travail porté par la ministre Myriam El Khomri.

CarolineDeHaas-ONPC-LoiTravailCertains téléspectateurs parmi les mieux informés, n’ignoraient toutefois pas que ce qu’elle pouvait en penser, puisque Caroline De Haas est à l’origine d’une pétition (intitulée « Loi travail : non, merci! ») lancée sur le site Change.org, et qui a déjà recueilli à ce jour le soutien de 1 295 810 internautes.

Caroline De Haas avait, comme elle le souligna à plusieurs reprises, « bien préparer cette émission », critiquant tour à tout le projet de loi en question sur des points, par ailleurs tout à fait contestables, comme « l’inversion de la hiérarchie des normes ou bien encore les conditions de licenciement économique ».

Puis, dans un second temps, elle prit en exemple son entreprise et la manière dont elle a choisi de diriger sa société. « Par exemple, dans mon entreprise, nous avons mis en place des règles toutes bêtes qui pourraient très bien trouver leur place dans une réforme du code du travail », poursuivit-elle.

Ignorance, oubli, ou mauvaise foi?

« Par exemple, on ne peut pas envoyer de mails, de SMS, ou donner de coups de téléphone entre 18h30 le soir et 8h30 le matin. Pareil le week-end… » En clair, ce qui est tout à fait louable, en tant que chef d’entreprise, Caroline De Haas a instauré un droit à la déconnexion pour tous ses salariés. Dont acte.

Change.orgMais peut-être aurait-il été également honnête de préciser (surtout à cette heure, fut-elle tardive, de grande écoute), que le projet de loi (honni) de réforme du code du travail qu’elle s’applique jour après jour à déconstruire, comporte lui-même en son sein un article 25 qui dispose que « les modalités du droit à la déconnexion font partie des sujets abordés lors de la négociation annuelle dans les entreprises sur la qualité de vie au travail, afin « d’assurer le respect des temps de repos et de congés ».

Ignorance, oubli, ou mauvaise foi? Il est vrai qu’il eut certainement été assez inconfortable pour la militante Caroline De Haas de reconnaitre que le texte qu’elle abhorre à longueur d’interventions médiatiques, comporte (aussi) quelques aspects constructifs voire bénéfiques pour les salariés. De ces petits bénéfices que ne renierait pas Caroline De Haas, la chef d’entreprise, pas la militante politique.

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