Ce week-end, les supporteurs et les responsables de WikiLeaks, le site créé par Julian Assange ne sont pas restés inactifs.
En réalité, le fondateur de WikiLeaks est depuis de longs mois en conflit larvé avec le New York Times. Officiellement, Julian Assange, vrai-faux parangon de la liberté d’expression adulé en toute complaisance par des millions d’internautes béats d’admiration, accuse le New York Times de ne pas couvrir suffisamment les difficultés de financement rencontrées par WikiLeaks.
Des difficultés liées très directement au blocus mis en place par des organismes tels que PayPal, Visa ou MasterCard, sous la pression du gouvernement américain et qui contribue jour après jour à asphyxier WikiLeaks. Voilà pour la posture officielle et revendiquée par WikiLeaks dans la droite ligne du «on-nous-cache-on-nous-dit-rien», dont l’organisation est coutumière.
En fait, à défaut d’être de vieux amis, Julian Assange et le New York Times sont aujourd’hui d’anciens partenaires, et leur relation relève désormais plus du règlement de compte personnel que du divorce par consentement mutuel. En novembre 2010, le New York Times et d’autres grands titres de la presse mondiale avaient donné une exposition médiatique sans précédent à la diffusion des câbles diplomatiques américains mis au jour par WikiLeaks.
Depuis, Julian Assange reproche surtout au New York Times d’avoir livré sa propre vérité sur le site lanceur d’alerte, son fonctionnement, et ses méthodes dans un eBook, «Open Secret». Un ouvrage où Bill Keller, ex-directeur de la rédaction du Times qualifiait notamment Julian Assange, fondateur de Wikileaks de «source fuyante, manipulatrice, et volatile».
Ce n’est donc pas vraiment un hasard si le faux éditorial du Times mis en ligne ce week-end, usurpe l’identité dudit Bill Keller, et si tout mépris mis à part, WikiLeaks et ses partisans ont choisi de laisser tranquilles d’autres ex-partenaires tels que Le Monde, ou même The Guardian. L’action a été revendiqué sur Twitter par WikiLeaks.
Pour sa part Bill Keller, interrogé par le quotidien britannique The Guardian, a tenu à remettre un peu les choses en perspective. «C’est une satire bancale que je prendrais un peu plus au sérieux si elle était réellement drôle», a-t-il expliqué au quotidien britannique à propos de la fausse contribution mise en ligne sous sa signature. Indeed…