Accueil / 2013 (page 4)

Yearly Archives: 2013

Twitter ou la fuite en avant

Jeudi 7 novembre 2013 Twitter fera officiellement son entrée à la Bourse de New York. L’occasion pour NewZilla.NET de revenir sur le parcours et l’état (de santé) du réseau social de micro-blogging. Chiffres à l’appui.

 

Twitter a été créé en mars 2006En 2008, Twitter diffusait 20 tweets par seconde. En 2013… 5700. Si vous tweetez 10 fois par jour, cela permet de mettre quelque peu en perspective votre production éditoriale !

Depuis sa création Twitter a levé pour 1,16 milliard de dollars et racheté 29 start-up pour un montant total de 640 millions de dollars.

Sur les neuf premiers mois de l’année 2013, Twitter a réalisé un chiffre d’affaires de 422 millions de dollars. Mais sur cette même période le réseau social a également enregistré une perte nette de 126 millions de dollars. Twitter va entrer en bourse 7 ans après sa création (contre 6 pour Google et 8 pour Facebook).

twitter-ipo-stock-market-bull

Pour sa première cotation en bourse (au New York Stock Exchange, et non au Nasdaq, la bourse des valeurs technologiques), Twitter espère lever entre 1,6 et 2 milliards de dollars. 70 millions de titres seront mis sur le marché (avec une option de surallocation de 10,5 millions de titres supplémentaires en cas de forte demande). Cela portera à 555 millions le nombre de titres Twitter en circulation après l’introduction en bourse.

La valorisation de Twitter pourrait ainsi osciller entre 12,8 et 13,9 milliards de dollars. Soit près de 24 fois le chiffre d’affaires de la société (contre 13 fois pour Apple).

Twitter

Twitter compte aujourd’hui 232 millions d’utilisateurs actifs dans le monde, contre 1,19 milliard pour Facebook. 23% des twittos se trouvent aux Etats-Unis. 77% dans le reste du monde. L’essentiel des revenus de Twitter proviennent aujourd’hui de la publicité. Twitter a commencé à diffuser des tweets sponsorisés à la fin de l’année 2011.

70% du chiffre d’affaires de Twitter provient du mobile.

Selon le cabinet eMarketer, sur cette année 2013 Twitter ne devrait capter que 0,5% du montant total du marché de la publicité numérique (soit 580 millions de dollars). Un chiffre à comparer avec les 6,4 milliards de dollars qui devraient rentrer dans les caisses d’un Facebook. Twitter réalise aujourd’hui 26% de son chiffre d’affaires hors des Etats-Unis, contre 17% il y a un an.

Selon le New York Times, pour 1000 « Timeline » consultées, Twitter ne gagne que 2,56 dollars aux Etats-Unis et seulement 36 cents dans le reste du monde, où se trouvent, rappelons-le 77% de ses utilisateurs actifs… La consultation d’une « Timeline » correspond au moment où un utilisateur peut lire sur sa page Twitter l’ensemble des tweets postés par les personnes qu’il suit sur le réseau social.

Twitter est présent en France et a déjà ouvert une quinzaine de bureaux dans le monde entier.

Pinterest, la start-up qui valait 3,8 milliards de dollars

PinterestLa vérité est parfois cruelle. Si Pinterest était né en France, sur les bords de la Garonne, personne n’en aurait peut-être jamais relevé l’existence.

 

Oui mais voilà, cet énième réseau social a eu le bon goût d’apparaître au printemps 2010 à Palo Alto, en plein coeur de la Silicon Valley.

Créé par le binôme Ben Silbermann (un ancien de Google) et Paul Sciarra (qui avait ses entrées dans le monde du capital-investissement), Pinterest a très rapidement su capter l’attention des bonnes fées du capital-risque.

Des fonds d’investissement passés maîtres dans la création et l’alimentation du buzz médiatique autour de leurs protégés. Tout ce qui vient de la Silicon Valley n’est-il pas, pour des médias en manque d’inspiration, magique et nécessairement digne d’intérêt?

Buzz médiatique

Le service, d’une très faible valeur ajoutée technologique, est un mix de réseau social et de partage de photographies qui permet à ses utilisateurs d’exposer leurs centres d’intérêt, passions, hobbies, à travers des clichés (que l’on imagine libres de droit) glanés sur l’Internet.

On retrouve ici tous les ingrédients propres au succès d’audience d’un réseau social digne de ce nom, l’analyse comportementale des internautes, le culte de l’ego, l’affirmation du moi auxquels, valorisation extrême de la démarche, viennent se joindre in fine une stratégie de marques.

Pinterest 2

A contrario d’un Twitter, les co-fondateurs de Pinterest ont rapidement mis en avant un embryon de modèle économique pour légitimer leur concept. C’est celui du lien d’affiliation, mis en place grâce à un outil baptisé Skimlinks. Ici encore, rien de nouveau sous le soleil de la Silicon Valley, l’affiliation sur Internet est une technique marketing très largement répandue permettant à un webmarchand (affilieur) de diffuser son catalogue de produits sur des sites web affiliés (des blogs par exemples).

562 millions de dollars de levée de fonds

Dans le cas de Pinterest, il s’agit de rémunérer via un système de tracking des pins (les fameuses photographies partagées par les internautes) provenant de liens e-commerce. Pinterest, présent en France depuis juin 2013, réfléchit également aujourd’hui à l’introduction dans le service même de publicités ciblées. Celles-ci prendraient la forme de “pins” sponsorisés par des marques et qui bien évidemment seraient en parfaite adéquation avec les centres d’intérêts des membres.

Depuis son lancement en mars 2010 Pinterest a levé 562,5 millions de dollars, le dernier tour de table s’élevant à 225 millions de dollars. Rappelons, même si « comparaison-n’est-pas-raison » que sur l’ensemble du mois d’octobre 2013 les start-up françaises du web ont levé un total de… 25 millions d’euros, soit 82% de moins qu’un an auparavant (141 millions) et 24% de moins qu’en septembre dernier (33 millions), rapporte le JDN.

La valorisation virtuelle actuelle de Pinterest portée par des fonds d’investissement comme Andreessen Horowitz, Fidelity Investments, FirstMark Capital, Bessemer Venture Partners, Valiant Capital Partners est de 3,8 milliards de dollars. Et comme tout bon investisseur de start-up dans la Silicon Valley, les bonnes fées de Pinterest, se fichent comme de leur premier dollar de la viabilité de tel ou tel modèle économique.

Au grand casino de l’économie Internet, elles attendent et espèrent simplement, goulument, et patiemment une hypothétique introduction en bourse qui leur donnera l’occasion de doubler, tripler ou décupler leur mise de départ.