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Netflix cède aux pressions exercées par l’Arabie saoudite

 

Le groupe internet américain a accepté de retirer de sa plateforme une émission satirique critiquant le régime de Ryad et faisant allusion à l’implication du prince héritier Mohammed ben Salmane Al Saoud dans l’assassinat en octobre 2018 à Istanbul du journaliste saoudien Jamal Kashoggi.

 

“Il y a des gens en Arabie Saoudite qui luttent pour de vraies réformes, mais MBS n’est pas l’un d’eux.(…) “MBS” n’est pas en train de moderniser l’Arabie saoudite. La seule chose qu’il est en train de moderniser, c’est la dictature saoudienne » (…) « il est temps de réévaluer notre relation avec l’Arabie saoudite. »

Ces propos, tenus par l’humoriste Hasan Minhaj dans l’émission satirique « Patriot Act with Hasan Minhaj » ont fortement déplu au régime de Ryad.

La Commission pour la Communication et des Technologies d’Information saoudienne a donc demandé à Netflix de retirer ce programme de son service en Arabie Saoudite, ce que le groupe internet américain a accepté de faire, rapporte le Financial Times.

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Selon la loi “anti-cybercriminalité saoudienne”, la “production, préparation, transmission ou conservation de matériel qui empiète sur l’ordre public, les valeurs religieuses, les mœurs publiques et la vie privée, via le réseau télévisé ou informatique”, est un crime passible de cinq ans de prison et d’une amende n’excédant pas trois millions de riyals saoudiens (800 000 dollars).

"Une décision scandaleuse"

“Nous appuyons fortement la liberté artistique à travers le monde et avons seulement retiré cet épisode en Arabie saoudite après avoir reçu une requête légale valide et pour nous conformer à la législation locale”, a écrit un porte-parole de Netflix à l’AFP.

Cependant pour Karen Attiah, qui éditait les contributions au Washington Post de Jamal Khashoggi, la position de Netflix est tout simplement “scandaleuse”.

Quant à l’organisation Human Rights Watch, elle a indiqué au au quotidien britannique The Guardian que “les déclarations de Netflix en faveur de la liberté artistique ne valent rien s’il cède aux demandes d’un gouvernement qui ne croit en aucune liberté pour son peuple”.

Ceci étant posé, au-delà de l’acte d’auto-censure exercé par Netflix, les saoudiens qui le désirent peuvent encore regarder cette émission satirique sur YouTube.

« Clairement, le meilleur moyen d’empêcher les gens de regarder quelque chose, c’est de la retirer, en faire une tendance sur internet et la laisser sur YouTube », a ajouté pour sa part Hasan Minhaj sur son compte Twitter.

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