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Pinterest, la start-up qui valait 3,8 milliards de dollars

PinterestLa vérité est parfois cruelle. Si Pinterest était né en France, sur les bords de la Garonne, personne n’en aurait peut-être jamais relevé l’existence.

 

Oui mais voilà, cet énième réseau social a eu le bon goût d’apparaître au printemps 2010 à Palo Alto, en plein coeur de la Silicon Valley.

Créé par le binôme Ben Silbermann (un ancien de Google) et Paul Sciarra (qui avait ses entrées dans le monde du capital-investissement), Pinterest a très rapidement su capter l’attention des bonnes fées du capital-risque.

Des fonds d’investissement passés maîtres dans la création et l’alimentation du buzz médiatique autour de leurs protégés. Tout ce qui vient de la Silicon Valley n’est-il pas, pour des médias en manque d’inspiration, magique et nécessairement digne d’intérêt?

Buzz médiatique

Le service, d’une très faible valeur ajoutée technologique, est un mix de réseau social et de partage de photographies qui permet à ses utilisateurs d’exposer leurs centres d’intérêt, passions, hobbies, à travers des clichés (que l’on imagine libres de droit) glanés sur l’Internet.

On retrouve ici tous les ingrédients propres au succès d’audience d’un réseau social digne de ce nom, l’analyse comportementale des internautes, le culte de l’ego, l’affirmation du moi auxquels, valorisation extrême de la démarche, viennent se joindre in fine une stratégie de marques.

Pinterest 2

A contrario d’un Twitter, les co-fondateurs de Pinterest ont rapidement mis en avant un embryon de modèle économique pour légitimer leur concept. C’est celui du lien d’affiliation, mis en place grâce à un outil baptisé Skimlinks. Ici encore, rien de nouveau sous le soleil de la Silicon Valley, l’affiliation sur Internet est une technique marketing très largement répandue permettant à un webmarchand (affilieur) de diffuser son catalogue de produits sur des sites web affiliés (des blogs par exemples).

562 millions de dollars de levée de fonds

Dans le cas de Pinterest, il s’agit de rémunérer via un système de tracking des pins (les fameuses photographies partagées par les internautes) provenant de liens e-commerce. Pinterest, présent en France depuis juin 2013, réfléchit également aujourd’hui à l’introduction dans le service même de publicités ciblées. Celles-ci prendraient la forme de “pins” sponsorisés par des marques et qui bien évidemment seraient en parfaite adéquation avec les centres d’intérêts des membres.

Depuis son lancement en mars 2010 Pinterest a levé 562,5 millions de dollars, le dernier tour de table s’élevant à 225 millions de dollars. Rappelons, même si « comparaison-n’est-pas-raison » que sur l’ensemble du mois d’octobre 2013 les start-up françaises du web ont levé un total de… 25 millions d’euros, soit 82% de moins qu’un an auparavant (141 millions) et 24% de moins qu’en septembre dernier (33 millions), rapporte le JDN.

La valorisation virtuelle actuelle de Pinterest portée par des fonds d’investissement comme Andreessen Horowitz, Fidelity Investments, FirstMark Capital, Bessemer Venture Partners, Valiant Capital Partners est de 3,8 milliards de dollars. Et comme tout bon investisseur de start-up dans la Silicon Valley, les bonnes fées de Pinterest, se fichent comme de leur premier dollar de la viabilité de tel ou tel modèle économique.

Au grand casino de l’économie Internet, elles attendent et espèrent simplement, goulument, et patiemment une hypothétique introduction en bourse qui leur donnera l’occasion de doubler, tripler ou décupler leur mise de départ.

 

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