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(Mise à jour) Munich sur le point d’abandonner l’open-source

 

Au cours d’une réunion qui s’est tenue mercredi 15 février, les actuels dirigeants politiques (CDU-SPD) de capitale de la Bavière ont fait un pas supplémentaire vers l’abandon de l’open-source au sein de la collectivité locale et vers son remplacement par Windows 10. 

 

Première parution / 12 février 2017

La capitale de la Bavière devrait décider la semaine prochaine d’abandonner les solutions logicielles en open-source déployées depuis 2004 auprès de ses 15 000 collaborateurs et de repasser sous Windows 10, au plus tard en 2021.

L’année dernière Microsoft (éditeur du système d’exploitation propriétaire Windows) transférait son siège social en Allemagne à Munich.

Dans quelques jours, la cité bavaroise, qui fut l’une des premières et des plus emblématiques localités à abandonner Windows en 2004 pour se tourner vers Linux (LiMux) et le logiciel libre, devrait officiellement décider de repasser, c’est-à-dire de faire migrer, près de 15 000 postes de travail sous Windows 10, à l’horizon 2021.

MISE A JOUR / 15 février 2017

Reculer, pour mieux sauter… C’est le sentiment qui prévaut à l’issue de la réunion des autorités municipales de Munich qui s’est tenue ce mercredi 15 février. Pas de vote final en effet entérinant une fois pour toute l’abandon de l’open-source et de LiMux et le retour sur les postes de travail de Windows (10). Non, en lieu et place le conseil s’est engagé à fournir des éléments supplémentaires portant sur la migration et le coût total du projet, et ce avant qu’un vote final soit organisé. Selon Matthias Kirschner, president de la Free Software Foundation Europe, cité par ZDNet, « Si le processus de décision marque le pas, c’est très certainement en raison de l’attention et de la pression sur la réunion d’aujourd’hui, mais les intentions de l’actuelle municipalité restent exactement les mêmes. »

 

Ce projet, soutenu par la CDU et le SPD devrait coûter a minima entre 15 et 20 millions d’euros. Pour Matthias Kirschner, président de la Free Software Foundation (FSFE), cité par nos confrères de ZDNet, le projet qui devrait être bientôt approuvé est « une très mauvaise plaisanterie ». « Le maire actuel était contre le logiciel libre depuis le début », explique-t-il.

Linux-Munich-LiMux-Open-source« Quand il a été élu il s’est enorgueillit d’avoir récupéré la direction allemande de Microsoft sur Munich. Il a même confié l’étude d’impact d’une telle mesure à Accenture, qui est un partenaire de Microsoft. Et en réalité, ils ne savent même pas combien tout cela va coûter! »

En pratique, ce retour programmé vers Windows marquera l’abandon de LiMux, une version localisée du système d’exploitation (OS) Ubuntu, ainsi que d’autres logiciels open-source comme Thunderbird ou LibreOffice. Entamée en 2004, la migration vers LiMux avait pris plusieurs années et n’avait été achevée qu’en 2013, our un coût total de 23 millions d’euros.

Les contribuables bavarois apprécieront très certainement la cohérence et la rigueur avec laquelle les responsables de la ville de Munich dépensent l’argent de leurs impôts.

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5 Commentaires

  1. Je remarque que cette décision a été précédée par la fusion de Monsanto et Bayer (dont le siège est en Rhénanie-Westphalie). Grandes manoeuvres des lobbies à Bruxelles?

  2. Encore une preuve évidente de la corruption européenne généralisée de nos élites. Après les anglais qui sont passé sous LibreOffice il y a 2 ans pour leurs administrations, voilà les allemands qui commencent à raisonner à l’envers, comme des français ! Non vraiment : il est temps de quitter l’Europe par l’article 50 du TUE, et de reprendre le contrôle de notre informatique et plus globalement de notre pays !

  3. @Kissifrot, je ne voit pas ce que l’ Europe vien faire là dedans, ce sont les institutions locales qui jouent avec des prérogatives combien même sans aucun sens tant que c’est le contribuable qui paye, on se fiche de donner des sommes astronomiques à perte à Microsoft…

    Imaginer le nombre d’employés qu’on pourrait satisfaire avec une réelle politique d’appropriation, au lieu de cela on continue à faire semblant prétextant le user friendly au détriment d’une réelle politique tenant compte de tous les aspect qu’implique une informatique maîtrisé de bout en bout. (travail de proximité, pérennité, élévation des compétences métiers, gouvernance maîtrisé…)

    On entend les doléances de certains, arguent la simplicité ? Avez-vous déjà vu un employé de l’administration utiliser son poste de travail, ils bossent généralement sur des logiciels métiers, formés dessus, les logiciels bureautique c’est uniquement pour faire du traitement de teste généralement avec des modèles déjà gabarisés, la messagerie, c’est envoyer recevoir, pièce jointe, bref, ici on met en avant des prétextes complètement fallacieux plus à même de répondre à certains chant des syrènes…

    Arrêtons de faire semblant, les systèmes libres sont depuis toujours plus robustes et plus performants MS Windows, d’ailleurs toutes les grosses infrastructures reposent sur des systèmes libres et open source, il est temps que les citoyens se rendent compte du gâchis sous prétexte de user friendly, mais alors pourquoi pas Apple qui est encore plus user friendly que Microsoft assure la hype society.

  4. @Anonyme
    La corruption européenne fait que depuis 10 ans, le libre stagne artificiellement dans nos contrées, tout en évoluant partout dans le reste du monde. On l’a vu avec les brevets logiciels quelques années après Maastricht, les formats OpenDocument où l’Europe a botté en touche en 2007-2008, la vente liée, sacralisée par la CJUE et le retrait de LQDN et Framasoft l’an passé… Je vous épargne ici la liste effarante des trahisons successives de nos élites en France, qui n’ont jamais été capables de supporter le monde du libre, tout en dépensant des milliards d’euros pour des produits microsoft désormais parfaitement inutiles !
    Il n’y ainsi aucune raison qu’un élu allemand soit moins corrompu qu’un élu français, nos politiques respectifs étant tous des vassaux de Bruxelles, guidés par le grand « fédérateur extérieur.
    Munich n’est pas une petite mairie perdue, mais l’une des principales villes allemandes. Son maire est forcément politisé au plus haut niveau. S’imaginer ainsi qu’il n’y a aucune relation de cause à effet, c’est gentil mais pas très réaliste…
    Voilà : j’espère avoir éclairci mon point de vue.

  5. @Kissifrot
    Bien d’accord que nos politiques sont de plus en plus déconnectés des réalités numériques, et qu’il suffit de la puissance financière d’une entreprise pour qu’ils abdiquent, combien même ils contribuent à engraisser des entreprises avec le denier public alors que ces mêmes entreprises pratiquent l’optimisation fiscale et de fait appauvrissent les états… Rien de nouveau je le conçois, cela fait partie de l’activité « comment se tirer une balle dans le pied ».

    Pourtant lorsque l’on regarde dans les détails, on se rend compte que ce n’est pas leurs soucis premiers, ils ont des prérogatives à faire valoir, lorsque Bruxelles exige que la marque à la pomme rembourse je ne sait plus combien de milliards tousse’tousse, c’est le décisionnel local qui fait une levée de boucliers… Lorsque tu as les institutions étatiques locales, qui ne font même pas d’appel d’offre et passent directement à la commande ce n’est pas sous influence… Tout simplement des pratiques qui perdurent… et les entreprises toutes puissantes savent exploiter les systèmes défaillants. Mais là pas besoin de Bruxelles (…) c’est le local qui fait prévaloir une chasse gardée.

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