La valorisation du groupe Internet avoisine maintenant les 40 milliards de dollars. Pas mal pour une jeune société créée il y a 5 ans (en septembre 2011) et qui n’a jamais réalisé ne serait-ce q’un seul dollar de bénéfice. Impressionnant et inquiétant à la fois.
Après Twitter, Snapchat, comme symbole d’une économie Internet, définitivement « hors sol », qui a complètement perdu la raison, mais qui permet toujours, et c’est peut-être encore là l’essentiel, à certains investisseurs, fonds d’investissement et fonds de capital-risque (dont l’origine des fonds ne brillent précisément pas toujours par leur transparence) de réaliser des plus-values particulièrement spectaculaires quand l’un de leurs poulains a la chance de survivre, comme Snapchat, jusqu’à son introduction en bourse.
+52% en deux jours
Snap (la maison mère du réseau social Snapchat) aura donc au final levé bien plus que les 3,8 milliards de dollars initialement espérés. En deux jours de cotation le titre du groupe Internet a progressé de 52% (prenant même 20% d’un coup après l’annonce d’un investissement de 500 millions de la part de Comcast, la maison mère de NBC Universal et grand groupe média aux Etats-Unis).
Et ce malgré l’énorme bourde de certains traders qui, ayant confondu Snap avec Snap Interactive, une application de rencontre amoureuse, ont acheté hier les titres en pensant acheter des actions Snap, indique le Wall Street Journal.
Et pour que le tableau soit complet et fasse rêver le petit actionnaire, l’introduction en bourse de Snap, s’accompagne d’un véritable « conte de fée », celui de Saint Francis, une école catholique de la Silicon Valley dont les 15 000 dollars investis il y a cinq ans dans Snapchat ont rapporté à l’établissement, après la revente des 2/3 des titres hier à 17 dollars, un chèque total de 24 millions de dollars.
Mais, pour que l’histoire soit véritablement complète, on retiendra tout de même que les responsables de Saint Francis, n’ont pas il y a cinq ans de cela décidé comme des grands d’investir dans Snapchat, mais qu’il y ont été « incités » par Barry Eggers.
Le « conte de fée » d’une école de la Silicon Valley
Barry Eggers était l’un des parents d’élève de l’établissement, évoluant dans le capital-risque et dont la structure « Lightspeed » avait investi dès cette époque 500 000 dollars dans la start-up (dont 15 000 dollars réservés à l’école Saint Francis). Un investissement qui après avoir été renforcé au fil des ans et suite à l’introduction en bourse de Snap, vaut aujourd’hui… plus de 1,6 milliard de dollars.
En résumé, depuis sa création Snap a levé près de 2,6 milliards de dollars (auprès notamment des incontournables Kleiner Perkins Caufield & Byers et Sequoia Capital), racheté 9 sociétés, n’a jamais réalisé un seul dollar de bénéfice et se trouve aujourd’hui valorisé autour de 40 milliards de dollars. Donc, tout va bien.