Accueil / 2015 (page 19)

Yearly Archives: 2015

Rachat de Virgin Mobile par SFR-Numericable / 9,7 millions d’euros, le bonus qui passe mal…

Jolie récompense pour services rendus. Dans la foulée du rachat du premier opérateur virtuel français (MVNO) par le groupe dirigé par Patrick Drahi, 9 responsables de Virgin Mobile se sont vus allouer une enveloppe de 9,7 millions d’euros, quand les 135 employés de l’entreprise ne se sont vus attribuer que 1800 euros. Malaise…

 

Si les 135 collaborateurs de l’opérateur virtuel (MVNO) Virgin Mobile ont quelques difficultés à s’endormir en ce début d’été 2015 ils pourront toujours se plonger dans “Salauds de patrons!”, un ouvrage signé de leur ex-PDG (jusqu’en juin 2014) Geoffroy Roux de Bézieux, aujourd’hui numéro 2 du Medef aux côtés de l’ineffable Pierre Gattaz.

Ils y retrouveront la citation suivante: « Si les Français n’aiment pas les patrons, c’est d’abord la faute des patrons (…). Que faire pour changer tout cela ? C’est très simple : faites confiance aux patrons. »

Faire confiance… La chose n’est pas toujours des plus aisées pour le collaborateur d’une entreprise qui vient d’être revendue 325 millions d’euros au groupe SFR-Numericable, et qui apprend par le biais d’un rapport d’audit financier commandé par son comité d’entreprise, que neuf des responsables de la société (sept membres du comité exécutif et deux cadres non dirigeants), Virgin Mobile, se sont vus allouer à l’occasion de cette transaction une belle enveloppe de 9,7 millions d’euros en guise de “rémunération exceptionnelle”. En pratique, 3,3 millions d’euros déjà versés et et 6,4 millions d’euros encore à venir et pour l’heure classés dans la rubrique “provision pour risques et charges”.

“C’est légal, mais ça pose un gros problème de moralité.” Un représentant CFDT de Virgin Mobile, cité par le site FranceTVInfo.fr.

Pas facile donc de faire confiance quand en tant que salarié, on s’interroge aujourd’hui sur son intégration prochaine dans un groupe au climat social plutôt tendu, et que l’on n’a touché pour ladite vente de Virgin Mobile à SFR-Numericable « que » 1800 euros, payables en deux fois. Une prime arrachée par les syndicats à l’issue de négociations compliquées.

De son côté, après avoir racheté SFR au début de l’année 2014 pour 17 milliards d’euros, le groupe (aujourd’hui endetté à hauteur de 40 milliards d’euros) dirigé par l’homme d’affaires franco-israélien Patrick Drahi avait (logiquement) souhaité mettre la main en décembre 2014 sur Virgin Mobile, premier opérateur virtuel de téléphonie mobile (MVNO) du marché français, et son million et demi de clients.

“Juive”, “très con”, “fort accent africain”… quand Boulanger fiche ses clients, ça la fiche mal!

A l’occasion d’un contrôle effectué en février 2015 au magasin d’Annemasse de l’enseigne d’électroménager et de multimédia Boulanger, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a recensé… 5828 commentaires excessifs, déplacés ou injurieux sur la clientèle de l’établissement. Mise en demeure, l’entreprise a trois mois pour changer ses pratiques, sous peine de sanctions.

 

“Suite aux dysfonctionnements identifiés par @CNIL Boulanger présente ses sincères excuses et prend toutes les mesures pour y remédier.” Sur Twitter, l’embarras des responsables de la communication du groupe d’électroménager, de multimédia, et chantre de la « happy-technologie » (sic) Boulanger (130 magasins en France, 8000 collaborateurs) est patent.

Et on le serait à moins, car les “dysfonctionnements” auxquels fait allusion Boulanger sont en réalité des commentaires (5828 au total sur un seul magasin) qui flirtent parfois avec le racisme, insultants ou déplacés, relevés par la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), à l’occasion d’un contrôle effectué (suite à un dépôt de plainte) en février 2015 sur le site d’Annemasse.

Un tombereau de mentions injurieuses et stygmatisantes

« Client chiant », « très con », « n’a pas de cerveau », « grosse connasse qui se croit tout permis », « casse couille », « folle », « fort accent africain », « juive », « problème cardiaque », « alcoolique », « me passe son mari atteint de Parkinson »

Des commentaires, rédigés par les vendeurs de l’enseigne, qui sont autant de manquements à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978. Et plus particulièrement “un manquement à l’obligation de veiller à l’adéquation, à la pertinence et au caractère non excessif des données”, relève la CNIL.

Car « si le recours à l’utilisation de zones de commentaires libres n’est pas interdit dans la mesure où il permet un suivi des dossiers de clients, les informations renseignées doivent être objectives et en relation avec la prestation commerciale. Elles ne doivent pas porter atteinte à l’image de la personne », indique l’autorité administrative indépendante.

"Le gros ripoux (sic) et sa bonniche"

La Commission nationale de l’Informatique et des libertés a donc décidé de mettre en demeure le groupe Boulanger. L’entreprise dispose d’un délai de trois mois (sous peine de sanction) pour « prendre les mesures nécessaires », c’est-à-dire l’intégration d’une solution de filtrage permettant d’identifier automatiquement les commentaires déplacés.

Problème, ce n’est pas la première fois que Boulanger est confronté à ce type de mauvaises pratiques. Le 19 janvier 2011 un couple de Cestas qui avait acheté une machine à pain au magasin Boulanger du centre commercial des Rives-d’Arcins avait eu la désagréable surprise de constater sur la facture qui leur avait été remise, en dessous de leur nom et de leur adresse, la mention suivante « Le gros ripoux (sic) et sa bonniche ». Le mari étant retraité de la Police nationale et son épouse, femme au foyer.