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La « start-up nation » va-t-elle dans le mur?

 

Dans « Start up, arrêtons la mascarade », un ouvrage paru le 7 février dernier aux éditions Dunod, Nicolas Menet et Benjamin Zimmer étrille le concept macronien de “start-up nation”, s’attardent sur l’envers du décor” de la révolution numérique et fustigent le modèle de la start-up qui ne sert que de point de chute à des investissements financiers en l’absence de toute réflexion de nature sociétale.

 

Pourquoi ça marche? Pourquoi cet engouement actuel autour du concept de start-up dans un pays qui, c’est le moins que l’on puisse dire, n’a pas toujours brillé par son esprit d’entreprise?

Certes, quelqu’un comme Xavier Niel (fondateur de Station F, le plus grand incubateur de start-up du monde) voit dans la France un “paradis” pour les entrepreneurs, le président de la République lui-même la rêve en start-up nation portée par la “French Tech”, mais tout cela ne suffit pas à expliquer le phénomène.

Interrogés sur ce sujet par le site Capital.fr Nicolas Menet et Benjamin Zimmer, co-auteurs du livre « Start up, arrêtons la mascarade » (paru le 7 février dernier chez Dunod), donnent plusieurs raisons à cet emballement entrepreneurial, et critiquent au passage ses modes de financement.

Tout d’abord, “l’entrepreneuriat, ce n’est pas que de l’argent et des levées de fonds.” (…) “La mascarade, c’est cet argent qui circule depuis 2008 et la crise des subprimes. Les gens ont besoin d’investir et, comme les placements bancaires ne sont plus aussi rentables qu’avant, ils utilisent la start-up comme un véhicule financier, sachant que la France permet beaucoup d’abattements fiscaux sur ce type d’investissements’, expliquent-ils.

“Deuxièmement, depuis le début des années 2000, la start-up est un effet de mode, mais surtout un vrai moyen pour les pays qui fonctionnent à l’ancienne de se donner une image moderne. Troisième point, la révolution numérique a donné un accès simple et peu coûteux au plus grand nombre vers l’entrepreneuriat. Le problème, c’est que nous ne sommes pas tous calibrés pour être des chefs d’entreprise.”

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Pour les deux auteurs le message est clair: “il vaut mieux défendre l’idée d’un entrepreneuriat utile à la société, et non, seulement, un véhicule financier.”

L’argent tombe aujourd’hui du ciel, mais est-il bien employé? “C’est bien de donner un budget, mais ce serait mieux de vérifier comment il est utilisé et surtout guider les entrepreneurs” expliquent de concert Nicolas Menet et Benjamin Zimmer à propos des politiques d’aides publiques.

Tout ceci contribue à former un nouveau profil d’entrepreneur, celui qui considère que lever des fonds est une réussite en soi, sans jamais se soucier ou plancher sur une quelconque perspective de rentabilité, ou bien encore, celui qui considère des “likes” sur tel ou tel réseau social comme autant de “clients potentiels”.

Bref, il semble bien qu’une bonne partie de la start-up nation ait véritablement perdu le contact avec les fondamentaux de l’économie et de l’entreprise et que tout ce petit monde, s’il n’y prend garde, risque bien de fortement prendre froid à la prochaine tempête boursière.

Une tempête qui pourrait bien contribuer à remettre les compteurs à zéro.

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