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Altice-SFR, jusqu’où ira la chute?

 

En moins de deux semaines, le cours de l’action Altice, maison-mère de l’opérateur de télécommunications SFR, a chuté de 45%. De retour en urgence aux manettes, Patrick Drahi, principal actionnaire et fondateur d’Altice tente de rassurer salariés et investisseurs. En vain pour le moment. 

 

Patrick Drahi, le retour. « On vend mal nos produits et on ne s’occupe pas assez bien de nos clients » (…) « On a vendu trop cher à ceux qui n’en voulaient pas, et pas assez cher à ceux qui en voulaient. » (…) « Si nous perdons des clients aujourd’hui, ce n’est pas parce que le réseau n’est pas bon, c’est parce que nous ne savons pas répondre à leurs petits problèmes. » (…) « Nous devons faire en sorte que le client soit content d’être chez nous ». (…) « Il n’y a pas de raison pour expliquer le départ des clients, la seule raison, c’est que nous ne les traitons pas comme il faudrait » (…) « Nous devons nous concentrer sur tous les petits détails opérationnels importants. » (…) « Nous devons faire en sorte que les clients soient heureux d’être chez nous ».

Sur le mode « contrition et mea culpa », Patrick Drahi, principal actionnaire et fondateur d’Altice (maison-mère de SFR) s’est employé mercredi 15 novembre 2017, à rassurer des analystes et des investisseurs, réunis à Barcelone, à l’occasion d’une conférence annuelle organisée par Morgan Stanley.

Et pour un groupe qui vient de perdre près de 45% de sa capitalisation boursière en moins de deux semaines et dont l’endettement de l’ensemble des filiales dépasse les 50 milliards d’euros, autant dire qu’une petite session de calinothérapie s’avérait nécessaire.

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Les propos du magnat des télécoms ont-ils eu l’effet escompté? Il est permis d’en douter si l’on s’en tient au cours de bourse lui-même.

Depuis le décrochage de l’action Altice le 1er novembre (à 16,14 euros), la chute du cours de l’action continue et le titre ne cote plus actuellement que 8,26 euros. Entre le 9 juin 2017 (son plus haut de l’année) et aujourd’hui, l’action Altice est passée de 23,26€ à 8,26€.

Dans ce contexte, on n’ose à peine imaginer ce qui pourrait se produire si, à une remontée des taux d’intérêt venait soudainement s’ajouter la survenance d’une crise boursière majeure.

Chez les salariés du groupe et tout particulièrement chez SFR, l’inquiétude grandit. « Nous sommes très préoccupés, nos dirigeants n’ont pas montré leurs capacités jusqu’à maintenant à déléguer, à s’entourer d’une équipe de management qui soit stable dans le temps et qui est elle-même confiante dans le modèle », déplore Xavier Courtillat, délégué syndical central CFDT de SFR, interrogé par Europe1.

« Les salariés commencent à avoir une perte de confiance majeure dans leur entreprise. Si les clients sont partis, c’est qu’il y a des raisons profondes à cela. Que ce soit sur la qualité du réseau, sur la façon de traiter les clients en termes d’offre et de relation client, on a des éléments d’amélioration très forts », indique-t-il.

Et ce ne sont pas forcément les propos tenus par Patrick Drahi lui-même à ses troupes il y a quelques jours qui seront de nature à rassurer sur la clairvoyance du management.

Inquiétudes et interrogations

La répartition des rôles étant ce qu’elle est, Patrick Drahi a chargé, comme jamais, la barque d’un Michel Combes, tout fraîchement débarqué de ses fonctions à la tête de SFR.

Le fondateur d’Altice a ainsi expliqué aux syndicats que « des dirigeants opérationnels de SFR [avaient] pris des décisions contre-productives (hausses tarifaires, distribution gratuite de contenus) » dont il « n’avait pas connaissance et qu’il ne cautionne pas », indique le magazine Challenges

Mieux, ou pire (c’est selon), à propos du plan de départs volontaires de SFR qui a entrainé le départ d’un tiers des collaborateurs de SFR et qui aura au final coûté plusieurs centaines de millions d’euros, Patrick Drahi estime que ce « n’était pas une bonne idée car les personnes qui sont parties ne sont pas forcément celles qui occupaient les postes à supprimer » et qu’il « aurait mieux valu cibler ces postes et faire un PSE traditionnel ».

Chez les concurrents, à commencer par Orange, face à SFR, qui depuis sa prise de contrôle par Altice a perdu 1,6 million de clients dans le mobile et plus d’un demi-million d’abonnés dans le fixe, on se retient, à peine, de faire la leçon.

« Qu’est-ce qui fait qu’une entreprise marche ? C’est une stratégie un peu constante, une stabilité managériale (…), ce sont des équipes très motivées. Où sont tous ces critères de succès chez Altice? C’est ça la question », a récemment commenté le P-DG d’Orange, Stéphane Richard, lors du « Grand Jury » de RTL, LCI, Le Figaro

« Je ne veux pas jouer les Cassandre, mais franchement j’ai des doutes sur le modèle [d’Altice], parce que le modèle financier est difficilement soutenable tel qu’il est aujourd’hui. Il supposerait qu’il y ait effectivement des performances opérationnelles, qui ne sont pas aujourd’hui tout à fait au rendez-vous », a-t-il ajouté.

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2 Commentaires

  1. A force de vouloir toujours plus et de façon extrêmement arogante , enfin la réalité des « affaires » fait sombrer un personnage qui n’aura respecté personne depuis sa prise de pouvoir avec altice. Si vous voulez changer tout simplement de voiture votre banquier épluche vos capacités de remboursement mais là , tranquillement monsieur le milliardaire acheté sans sou et enfoncé son empire dans un abîme sans fin et ça juste pour jouer et parier sauf que là. ..il entraîne des milliers de gens dans la grosse galère mais sans état d’âme. Ne vous inquiétez pas pour lui il a assuré ses arrières, ce n’est qu’un simple jeux ! ( il ne realise que maintenant que le mépris du client …ça ne paie plus ! Quel bon dirigeant ! Employés d’altitude. ..sauvez vous !

  2. Je ne suis plus pour longtemps chez SFR, après 14 ans, au moindre problème ils se payent notre tête, après une consommation que je n’ai pas faite, l’abruti qui est en ligne tourne en boucle avec les même conneries, impossible de discuter, alors ça va s’arrêter tout seul.

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