Depuis quelques jours un hashtag (#Ubercestover), lancé par une l’activiste féministe Anna Toumazoff, se répand sur Twitter.

Un hashtag qui, à l’instar du témoignage d’Anaïs, diffusé par Konbini News, s’accompagne d’une libération de la parole.

« Je rentre chez moi la culotte descendue…  »
Après une soirée, Anaïs commande un Uber pour rentrer en sécurité. Sur le trajet, son chauffeur va la violer.

Aujourd’hui avec d’autres victimes, elles témoignent avec #UberCestOver pic.twitter.com/imNgNhyETV

— Konbini news (@konbininews) December 2, 2019

Le groupe Internet américain est convoqué jeudi prochain par le gouvernement et devra s’expliquer sur les dérives liées à ses activités sur le territoire français.

Aux Etats-Unis, Uber a publié cette semaine un rapport de 84 pages dont la publication a été notamment saluée par Rainn (Rape, Abuse, Incest National Network), la plus grande organisation à lutter contre les violences sexuelles aux Etats-Unis.

Outre un exercice de transparence qu’il convient bien évidemment de saluer, les chiffres rendus publics font littéralement froid dans le dos.

En 2017 et 2018, 5891 agressions sexuelles ont été recensées dans le cadre de trajets commandés via l’application Uber.

Pour la seule année 2018 ce sont 19 meurtres, 235 viols, 280 tentatives de viol et 1560 attouchements sexuels qui ont été enregistrés sur le seul marché américain.

La vie des chauffeurs Uber n’est pas sans risque (45% des incidents étant le fait de passagers), dans les cas de viols, 92% des victimes sont des client(e)s, dont 89% de femmes.

Sur la période 2017 / 2018, Uber a enregistré une moyenne de 3,1 millions de courses par jour aux Etats-Unis.

On connaissait les ambitieux projets des autorités chinoises et du président Xi Jinping en matière de vidéo-surveillance et de cyber-surveillance, en voici une belle illustration.

Depuis le 1er décembre 2019 une nouvelle réglementation oblige tout acheteur d’un téléphone mobile à s’identifier comme étant le propriétaire de l’appareil, en utilisant la technologie de reconnaissance faciale.

Auparavant, pour ouvrir une ligne de téléphonie mobile il « suffisait » de fournir une copie de sa carte d’identité.

Leurs données susceptibles d’être enregistrées seront alors rattachées au numéro du téléphone mobile.

Officiellement, selon le gouvernement chinois, il s’agit de « préserver les droits légitimes et les intérêts des citoyens en ligne » et de « promouvoir un développement sain et ordonné d’Internet, de protéger la sécurité de l’Etat et l’intérêt public ».

Selon le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information cette mesure vise également à empêcher le trafic de cartes SIM et à protéger les personnes contre des inscriptions frauduleuses à des services mobiles en cas de vol de leur document identité.

L’enregistrement de toute ligne de téléphonie mobile sous une identité réelle est donc, désormais, une obligation.