D’un point de vue comptable, le moteur de recherche européen, qui se vit comme une alternative à Google, continue de perdre de l’argent et n’occupe que 4% de part de marché en France.

D’un point de vue technologique, Qwant reste encore dépendant (et ce n’est pas le moindre des paradoxes) de Bing, le moteur de recherche de Microsoft qui traite toujours une proportion non négligeable des requêtes lancées par les internautes.

Sur le plan médiatique, la communication de Qwant a longtemps relevé du long fleuve tranquille doublé d’un superbe « circulez-il-n’y-a-rien-à-voir ».

Mais çà c’était avant. Tout a changé au coeur de l’été quand une série de révélations est venue soudainement assombrir la success story vendus par certains médias.

Une publication spécialisée, La Lettre A, a ouvert le bal en rendant public un courriel de la Caisse des Dépôts, actionnaire de Qwant, pointant « les salaires indécents » pratiqués dans la société.

Ces révélations furent suivies d’un article du Canard Enchainé soulignant un malaise certain parmi les salariés du moteur de recherche, et l’existence d’un mal-être lié aux méthodes de management.

Mediapart s’est ensuite intéressé au P-DG de Qwant, Eric Léandri, et à ses méthodes, révélant au passage un passé judiciaire, qui était tout sauf vierge.

Suite à cette série d’articles ainsi qu’aux différentes enquêtes extrêmement fouillées publiées cet été par notre confrère NextInpact, Qwant a décidé de remanier sa direction.

Un défi de taille

Exit, François Messager, bientôt remplacé au poste de directeur général par Tristan Nitot.

Arrivé il y a un peu plus d’un an et demi au poste de « vice-president advocacy », ce blogueur émérite, qui fut président de Mozilla Europe mais aussi membre du Conseil national du Numérique, aura pour mission de pacifier les relations avec les médias.

Un défi de taille au vu du dernier article paru ce week-end sur NextInpact et qui dévoile la relation particulièrement tendue qu’entretien le P-DG de Qwant avec les médias.

Quant à la nomination de Tristan Nitot, selon les sources citées par NextInpact elle laisserait au mieux de marbre, et au pire ne rassurerait guère les équipes. « En interne, personne n’est dupe », indique, sous le couvert de l’anonymat, une source de NextInpact.

.@Qwant_FR est une réponse à tous les sceptiques qui pensaient que la France et l’Europe ne peuvent pas rivaliser avec les géants américains d’Internet ! cc @mounir pic.twitter.com/Kvc47zUXT9

— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) June 14, 2018

« (Tristant) Nitot est tout sauf un administratif ou un opérationnel : c’est un speaker, hors sol et totalement sous la coupe de Léandri. Son rôle : danser devant les journalistes, nu s’il le faut. Nitot est fait pour être DG comme moi je suis fait pour être pape ».

J’ai toute confiance en @eric_leandri pour conduire Qwant là où il l’a rêvé à sa création. Le choix qu’il a confié de confier la direction générale à @nitot est excellent et je m’étrangle quand je vois une source anonyme dénigrer Tristan qui n’a plus à prouver sa compétence. pic.twitter.com/v6buAx4ZQI

— Guillaume Champeau (@gchampeau) September 21, 2019

« (Léandri) veut être l’unique donneur d’ordres. Une vraie dictature se met en place, avec tous les ingrédients, y compris la propagande ».

Après avoir procédé à la fermeture de 200 000 comptes chinois au mois d’août, Twitter récidive en supprimant cette fois-ci des milliers de comptes soupçonnés, eux aussi, de diffuser des fake news.

« En accord avec notre politique concernant la manipulation sur notre plateforme, nous avons suspendu de façon permanente tous ces comptes », a précisé le réseau social.

En cause cette fois-ci, 267 comptes émiratis et égyptiens, 4258 comptes émiratis, 259 comptes espagnols liés au Parti Populaire (conservateur), 1019 comptes équatoriens (liés à l’Alianza País, coalition politique au pouvoir) et six comptes saoudiens.

Selon Twitter, les 267 comptes émiratis et égyptiens étaient impliqués « dans une opération de désinformation visant notamment le Qatar et l’Iran ».