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Pour les prud’hommes, un chauffeur Uber ne peut-être considéré comme un salarié

 

Le conseil des prud’hommes de Paris a débouté un ancien chauffeur qui demandait à être considéré comme salarié. Une première en France pour Uber.

 

Le jugement était attendu. Après plus de 4 000 courses et deux années de “collaboration” avec Uber, le plaignant avait cessé en 2016 de travailler pour la plateforme de VTC.

Devant le conseil de prud’hommes de Paris, il réclamait des indemnités pour congés payés, licenciement, travail dissimulé et le remboursement de frais professionnels, mais surtout que le contrat commercial qui le liait à Uber (dont un pendant associatif vient de naître) soit re-qualifié en contrat de travail.

Dans un jugement rendu le 29 janvier et consulté par l’Agence France-Presse, le conseil de prud’hommes de Paris estime que le plaignant avait “toute liberté pour travailler selon les horaires et les jours qui lui convenaient “ et que “cette liberté totale dans l’organisation fait obstacle à une reconnaissance d’un contrat de travail”.

Un avis que ne semble pas partager en Suisse ou, à l’autre bout du monde, la justice brésilienne.

uber-logo

A l’appui de leurs démonstration les juges rappellent “qu’aucun contrôle d’horaire n’est effectué par la société Uber”.

Dans le même temps on apprenait récemment qu’en France, Uber souhaitait, pour des raisons de sécurité, limiter le temps de travail de « ses » chauffeurs VTC.

Si un porte-parole d’Uber, cité par l’AFP explique que “cette première décision du conseil des prud’hommes confirme que cette liberté de choix est possible”, de son côté, l’avocate du plaignant déclare que “pour pouvoir dégager un revenu suffisant et faire face à ses charges, par rapport aux tarifs imposés, de facto le chauffeur va se connecter très souvent”.

Dans sa décision, le conseil des prud’hommes de Paris souligne qu’Uber, qui a “pour activité l’intermédiation et non pas la prestation de transport”, était lié au chauffeur par un “contrat commercial” n’indiquant aucunement un éventuel “statut de salarié”.

En d’autres termes, comme nous l’expliquons ici depuis de longs mois Uber n’est rien d’autre qu’un groupe Internet, dont l’une des richesses premières est la donnée personnelle collectée auprès de “ses” chauffeurs et des utilisateurs de son service, et, en rien, une société de transport.

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John Perry Barlow (1947-2018) / (VIDEO)

 

Le fondateur de l’EFF (Electronic Frontier Foundation), et l’unes des grandes voix historiques de l’Internet, est mort la nuit dernière. Il avait 70 ans.

 

S’il est entendu que l’Internet a peut-être bel et bien tristement perdu son âme, aujourd’hui tombée pour partie dans les mains des marchands et des dealers de données personnelles, le réseau mondial a certainement perdu cette nuit l’une de ses plus belles âmes et à tout le moins l’un de ses plus ardents défenseurs.

John Perry Barlow est mort paisiblement la nuit dernière. Il avait 70 ans. Après avoir été, entre autres choses, paroliers du groupe Grateful Dead.

Il avait traversé les années 70 et leurs excès avant de co-fonder en 1990, l’EFF (Electronic Frontier Foundation).

Le 8 février 1996 à Davos (Suisse), il y a 22 ans, jour pour jour, il rédige la Déclaration d’indépendance du cyberspace soutenant par la même l’idée qu’aucun gouvernement (ou qu’aucune autre forme de pouvoir) ne peut s’imposer et s’approprier un Internet alors en pleine extension.

Pour lui, Internet se trouve alors à l’extérieur des frontières de n’importe quel pays. Il précise qu’Internet se régule lui-même, avec ses propres codes et langages sociaux, basé sur l’éthique de réciprocité.

« Barlow a parfois été brandi comme un épouvantail techno-utopiste naïf qui pensait qu’Internet pouvait résoudre tous les problèmes de l’humanité sans en causer davantage (…). Pour avoir passé les 27 dernières années à ses côtés, je peux garantir que cette description est très éloignée de ce qu’il était vraiment. Barlow savait que les nouvelles technologies pouvaient répandre le mal autant que faire du bien à l’humanité. C’est, en conscience, qu’il avait choisi de se focaliser sur ces aspects bénéfiques« , a déclaré la directrice de l’EFF, Cindy Cohn.

Sur Twitter, il laissait en guise de bio (@JPBarlow) ces quelques mots : « I co-founded EFF, wrote songs for the Dead, ranched in Wyoming for 17 years. A weird father, a good friend, and an excellent ex. »

Le métier de journaliste est fait de rencontres, petites et grandes, et à titre personnel, avoir eu la possibilité d’interviewer John Perry Barlow, à Cannes en janvier 2003, par l’intermédiaire de Loïc Dachary (FSF France), reste à ce jour l’un de mes souvenirs professionnels les plus marquants.

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