A la fin du mois d’août un chercheur du CNRS n’a mis que 20 minutes à identifier une faille de sécurité majeure dans le système de vote électronique. Les autorités russes ont modifié leur protocole.

20 minutes, c’est le temps qu’il a fallu en plein coeur de ce mois d’août 2019 à Pierrick Gaudry, chercheur au Loria (Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications – CNRS/ Inria/ Université de Lorraine) à Vandoeuvre-lès-Nancy, pour mettre en évidence plusieurs failles de sécurité majeures présentes dans le protocole de vote électronique qui devait être utilisé pour les élections du Parlement de Moscou ce dimanche 8 septembre. 

L’intérêt prononcé de Pierrick Gaudry pour ce type d’activité ne tient cependant pas du hasard.

Le chercheur répondait ici au défi lancé par une organisation de surveillance des élections pour vérifier la fiabilité du système de vote électronique en place.

Pierrick Gaudry a ainsi découvert une faille dans le chiffrement des données qui pouvait potentiellement permettre à des personnes mal intentionnées de suivre les résultats du scrutin en direct et peut-être savoir qui avait voté pour qui.

Comment pirater une élection en 10 minutes

En clair, l’objectif pour les participants à ce défi sur la fiabilité des systèmes de vote électronique était d’éprouver la qualité du chiffrement des données.

Pierrick Gaudry a montré qu’avec un ordinateur standard et des logiciels libres accessibles à tous, il arrivait à obtenir la clé privée en 20 minutes environ.

Selon lui, un pirate informatique aurait pu obtenir cette clé privée en 10 minutes seulement.

Il aurait alors été en mesure de suivre les résultats de l’élection russe en direct.

Cette faille reposait sur la petite taille de la clé publique qui rendait le calcul de la clé privée très simple.

À la suite de cette alerte, la mairie de Moscou a proposé un nouveau protocole de vote électronique et a promis de verser au chercheur français 13 500 euros pour sa découverte.

En France, si le recours au vote électronique est encore interdit pour les élections présidentielles, il est en revanche autorisé pour les élections internes des formations politiques, pour des élections professionnelles ou pour des assemblées générales.

DATING / Facebook vient de lancer son propre service de « dating » aux Etats-Unis. Commentaire (dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian) de Jason Kelley, responsable de la stratégie numérique à l’EFF (Electronic Frontier Foundation), une organisation qui lutte pour la défense des libertés sur internet… « Après tous les scandales qui ont entaché la réputation de Facebook en matière de respect de la vie privée en ligne, il faudrait être sacrément désespéré pour confier à cette société ne serait-ce qu’une infime parcelle supplémentaire de son intimité. » Les futurs utilisateurs du service sont donc prévenus.

CAPITAL RISQUE / La French Tech n’en finit plus d’attirer les capitaux tant est si bien qu’elle a atteint aujourd’hui des sommets en termes d’investissements. Ce premier semestre 2019 aura été selon le dernier baromètre EY, le semestre de tous les records. 2,79 milliards d’euros ont été dans les start-ups de la French Tech sur cette période et sur 387 tours de table,  en progression de 43 % par rapport au premier semestre 2018.

Les fonds mobilisés sur le seul premier semestre 2019 sont plus de 200 millions d’euros supérieurs à ceux levés sur l’ensemble de l’année 2017 : 2,8 milliards d’euros au 1er semestre 2019 contre 2,6 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2017 !

Le secrétaire d’Etat au Numérique, Cédric O anticipe déjà sur l’avenir et prédit dans le quotidien économique Les Echos que sur la période 2020-2025 la France comptera entre 20 et 30 « licornes ». Dans l’économie du numérique, une licorne est une start-up atteignant une valorisation d’au moins un milliard de dollars. Le terme de licorne est le plus souvent réservé à des sociétés ayant atteint ce niveau de valorisation sans pour autant être cotées.